"Pourquoi y'a des montagnes, papa ? "

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Je n’ai longtemps rien retenu des sciences de la Terre. J'ai toujours pensé qu'il fallait une mémoire d'éléphant. Je ne retenais rien. Trop de noms bizarres. Trop de temps en millions d’années!

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Jeune père, le temps des transmissions a sonné…

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Amoureux des montagnes, intrigué par le titre du livre "Le Cervin est-il africain? "de Michel Marthaler et de celui de Patrick de Wever , "Temps de la Terre, Temps des Hommes", je pars à la rencontre de leurs auteurs.

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Enfant, je pensais avoir l'éternité devant moi, que rien ne bougeait, que les montagnes ont toujours été là. Une vision fixiste comme disent les géologues, mais ... c'est tout l'inverse qui a l'air d'être vrai...

Je découvre avec passion les sciences de la Terre et son Histoire tout en m'interrogeant sur l'art de la transmission des connaissances.

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... d'où l'idée d'un film.

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Patrick de Wever comprend mon idée : "En fait c'est un film humaniste que tu comptes réaliser?" Oui, c'est humaniste - la science est faite par des humains - et ce sera la différence assumée avec tous les autres documentaires qui traitent de la géologie.

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Nous partons ensemble sur les routes pour 3 destinations principales : la Galerie d'Anatomie Comparée du Muséum national d'Histoire naturelle, une vallée secrète du Valais où l'on a découvert les vestiges d'un océan disparu et en Sicile, terre africaine en Europe, terre des savants grecs (Empedocle, Archimède ) et de curiosités géologiques...

Le fait que les roches ne soient pas animées dans le temps à l'échelle humaine : un caillou dans la chaussure d'une réalisation cinématographique. Le tournage se déroule au cours des différentes saisons, pour symboliser le temps qui passe...

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Thierry Tronchet filme dans le format Scope. Caméra à l'épaule, il nous suit au plus près, au cœur des explications, des conversations et des réflexions dans des décors grandioses. Nous sommes ouverts à toute rencontre. Ce qui fait de ce film un road-movie entre mers et montagnes, prêt à déborder à tout moment, comme le lait sur le feu, de notre sujet. Thierry saisit la spontanéité de nos moments et propos partagés, pour en faire résonner l'ambiance dans laquelle nous tournons : authentique et amicale.

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Ainsi contrairement au documentaire classique où le savant s'adresse frontalement à l'écran, il n’y a dans "Le clan des africaines aux noces de glace" aucune posture figée. Le dispositif de tournage a consisté à passer au moins deux semaines tous ensemble et pas juste quelques heures pour recueillir des propos scientifiques. Si bien que l’on se retrouve souvent autour d'un plat, où nous ne serons jamais vraiment loin de notre sujet, les 2 géologues adorant imager leurs propos avec la gastronomie.

 

Les grandes étapes de notre route :

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- la Galerie d'Anatomie Comparée du Muséum national d'Histoire naturelle. C'est au pied des squelettes (le temps qui passe) des plus grands mammifères marins et terrestres que nous évoquons le monde des microfossiles découverts au milieu du XIXème siècle.

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- dans les montagnes du Valais, au pied de "La Dent Blanche", nous nous installons dans un chalet au dessus d'Evolène, au coeur du terrain d'étude qu'avait choisi Michel Marthaler quand il était jeune. 

À Evolène, dans le restaurant "le Vieux Mazot" de Raymonde, personnage atypique, nous aurons écho de la vie humaine de la vallée, c'est jour de carnaval.

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- en Sicile, au pied de l'Etna, nous sommes seuls durant quelques jours avec des questionnements plus historiques et philosophiques sur les traces d'Ulysse, de Goethe, de Frederic II, d'Alexandre Dumas... Nous sommes rejoints par le géologue sicilien, Antonio Caruso, pour rouler jusqu’à "Scala dei Turchi " où les roches, devenues une référence internationale, ont enregistré les cycles astronomiques et leurs conséquences climatiques.

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- le Jura, dont je suis originaire et où je vis.

 

Xavier BOURGIN

Co-auteur